Azincourt par temps de pluie, Jean Teulé
Azincourt, un joli nom de village, le vague souvenir d’une bataille perdue.
Ce 25 octobre 1415, il pleut dru sur l’Artois. Quelques milliers de soldats anglais qui ne songent qu’à rentrer chez eux se retrouvent pris au piège par des Français en surnombre. Bottés, casqués, cuirassés, armés jusqu’aux dents, brandissant fièrement leurs étendards, tous les aristocrates de la cour de France se précipitent pour participer à la curée. Ils ont bien l’intention de se couvrir de gloire, dans la grande tradition de la chevalerie française.
Aucun n’en reviendra vivant. Toutes les armées du monde ont, un jour ou l’autre, pris la pâtée, mais pour un désastre de cette ampleur, un seul mot s’impose : grandiose !
Avec la verve qu’on lui connaît et son sens du détail qui tue, Jean Teulé nous raconte ces trois jours dantesques où, sous une pluie battante, des milliers d’hommes se sont massacrés dans un affrontement sanglant d’autant plus désastreux que cette bataille était parfaitement inutile.
Source : Babelio
Sidérations, Richard Powers
Astrobiologiste, Theo élève seul Robin depuis le décès de sa femme Aly, une activiste spécialiste du droit des animaux. Âgé de 9 ans, l’enfant, sensible et curieux, souffre de troubles du comportement qui le fragilisent scolairement. Plusieurs diagnostics (Asperger, TDAH, etc.) ont été posés mais Theo refuse les médicaments. Pour calmer Robin, il l’emmène en forêt, imagine avec lui des exoplanètes puis essaie le neurofeedback, avec des résultats encourageants. Grâce à cette bouleversante histoire d’amour, bâtie sur fond de crise sociale et écologique, l’auteur de “L’arbre-monde” rappelle l’urgence de se reconnecter à l’essentiel. Source : SLB
La carte postale, Anne Berest
En 2003, la narratrice reçoit dans sa boîte aux lettres une carte postale anonyme. Sur son recto : une illustration de l’opéra Garnier pendant l’Occupation. Au verso, quatre prénoms, ceux portés par des membres juifs de sa famille, du côté maternel, tués par les nazis, qu’elle n’a pas connus. Qui donc a envoyé cette carte ? L’autrice va finalement mener l’enquête. Dans ce texte autobiographique, qui a valeur de témoignage et de roman historique touchant et documenté, elle déplie l’histoire de sa famille qui nous mène de la révolution russe à nos jours, en passant par la France de la Résistance et de la collaboration. Prix Renaudot des lycéens 2021. Source : SLB
Les flammes de Pierre, Jean-Christophe Rufin
“Rémy et Laure partageaient le sommet de Croisse-Baulet et, si modeste qu’il fût, il faisait pour eux de cet instant un moment inoubliable.Rémy connaissait trop la force de cette communion pour y mêler les gestes minuscules de l’amour. Il sentait que son désir était partagé, que cette émotion avait la valeur d’une étreinte et que Laure, pas plus que lui, ne pourrait l’oublier. Tout devait garder son ampleur, sa grâce. Les petites effusions, les maladroites caresses humaines, dans ces décors de lumière, d’espace et de vent, sont dérisoires et même insupportables. Il fallait laisser l’esprit se mouvoir sans contraintes. Le regard était suffisant pour exprimer l’émoi et celui de Laure parlait sans ambiguïté.Ils retirèrent les peaux de phoque des skis, réglèrent les fixations pour la descente et raccourcirent les bâtons. Puis, sans se hâter, l’esprit plein d’un moment qu’il était inutile de faire durer tant il était saturé d’infini, ils s’élancèrent dans la pente.” Source : Babelio
Un barrage contre l’Atlantique, Frédéric Beigbeder
Au hasard d’une galerie de Saint-Jean-de-Luz, Frédéric Beigbeder aperçoit un tableau représentant une cabane, dans une vitrine. Au premier plan, un fauteuil couvert d’un coussin à rayures, devant un bureau d’écrivain avec encrier et carnets, sur une plage curieusement exotique. Cette toile le fait rêver, il l’achète et soudain, il se souvient : la scène représente la pointe du bassin d’Arcachon, le cap Ferret, où vit son ami Benoît Bartherotte. Sans doute fatigué, Frédéric prend cette peinture pour une invitation au voyage. Il va écrire dans cette cabane, sur ce bureau.
Face à l’Atlantique qui à chaque instant gagne du terrain, il voit remonter le temps. Par vagues, les phrases envahissent d’abord l’espace mental et la page, réflexions sur l’écriture, la solitude, la quête inlassable d’un élan artistique aussi fugace que le désir, un shoot, un paysage maritime. Puis des éclats du passé reviennent, s’imposent, tels « un mur pour se protéger du présent ». Source : Babelio
La patience des traces, Jeanne Benameur
Psychanalyste, Simon a donné sa vie pour écouter celles des autres. À la veille de mettre fin à son activité professionnelle, lui qui n’a jamais quitté l’île bretonne où il a grandi ressent le besoin de faire un long voyage. C’est au Japon, dans les îles Yaeyama, hébergé par un vieux couple délicat et attentionné – Daisuke répare des céramiques brisées, Akiko collectionne les tissus précieux – que Simon prendra le temps d’affronter ses propres silences, ses amours perdues et ses amitiés blessées avant de trouver sa liberté. Jeanne Benameur nous livre un très beau roman empreint de délicatesse et de traditions ancestrales qui (re)donnent du sens à la vie. Source : SLB
Connemara, Nicolas Mathieu
C’est le roman de la crise de la quarantaine, des trajectoires de vie et des retours : retour des souvenirs, aux sources, à l’amour de jeunesse. Après la réussite professionnelle, un burn-out et 25 ans passés à Paris, Hélène décide de retourner dans son Grand Est natal avec son mari et ses deux filles. Par hasard, elle tombe sur Christophe, ancien camarade de jeunesse. Sans ambition, il n’a jamais bougé. Les deux vivront leur amour où la recherche du bonheur et les désenchantements de la vie se chevauchent. Le lecteur est percé par un sentiment de tendresse envers les personnages. Sentiment à la fois mélancolique et nostalgique. Source : SLB